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Les nominés à la biennale de l'étrange
Le concours de sculptures lancé par les Amis de Watkyne est bien particulier.
En effet, l’œuvre primée doit s’inscrire dans un parcours
existant, fruit d’un artiste décédé, mais qui a marqué
un paysage et ses habitants, de son imaginaire. Un imaginaire au service de la
construction d’une identité, d’un sentiment communautaire,
sans esprit de repli.
Par ailleurs, le jury n’attend pas un artiste qui se situe dans la droite
ligne des œuvres de Jacques Vandewattyne : non il faut qu’il fasse
œuvre originale. Bref, continuité et rupture, poursuite et nouveauté.
Belle quadrature du cercle.
Marie-Christine
Leisen propose « Idole », un personnage en béton renforcé
de trois mètres de hauteur, teinté dans la masse.
‘Œuvre correspond à des archétypes, non ceux de la Terre
Mère, mais plus ceux qu’on trouve dan le dessin de l’enfant
représentant le corps humain. La tête se confond avec le torse, les
mains sont attachées directement aux côtes, le nombril prend une
place disproportionnée. Le visage est marqué et fort détaillé,
plus que le reste du corps. Marie-Christine Leisen nous démontre que l’expression
artistique n’est pas l’apanage des personnes qui ont bénéficié
d’un cursus artistique, académique ou non. Elle nous confronte sans
doute avec les images qui doivent dormir au plus profond de nous-mêmes.
En cela, elle correspond bien à une partie de l’esprit qui animait,
qui insufflait Jacques Vandewattyne.
Brigitte Danse a proposé une « Princesse Anoure », un crapaud
en polyester, d’une hauteur de quatre-vingt centimètres. Brigitte
Danse a choisi des couleurs vives à l’image de son nom, évocation
d’une enfance joyeuse, des débordements printaniers de la renaissance
de la Nature.
Elle est partie de l’amphibien qui marie attirance et répulsion,
nature et conte de fée. En effet, la sculpture s’est inspirée
du Prince Crapaud, de Grimm.
Sa princesse Anoure sera une grenouille attendant patiemment le baiser du
randonneur qui lui rendra – enfin – son apparence de princesse.
Dans leur choix définitif, les membres du jury ont tenu compte d’aspects
aussi divers que la résistance supposée du matériaux aux
conditions d’exposition en plein air, les assauts du temps et des hommes
! L’inscription dans le Pays des Collines, l’attractivité tant
pour les enfants, que les adultes, l’invitation au voyage imaginaire …
Espérons que le Temps donnera raison aux membres du Jury ; il est finalement
le seul juge.
Jacky Legge
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