 Le diable et le meneur de loups
Vous êtes accueilli par un étrange personnage juché sur un diable quadrupède, tandis qu’un autre Satan rouge aux yeux catadioptres surgit d’entre deux massifs végétaux. A ses pieds, un chien de béton monte une garde permanente. Un peu plus loin, une brouette contient l’équipement abandonné de quelques cosmonautes et astronautes en manque de voyages intérieurs. Vous longez une façade garnie de tessons de poteries colorées et de coquillages en attente patiente de fossilisation, tandis qu’un nouveau diable nu à califourchon sur un balai poursuit sans cesse un amour de sorcière. Vous foulez des dalles de béton qui gardent l’empreinte des pieds et des mains des proches, une preuve de plus de l’attachement de Jacques Vandewattyne à sa famille. Vous frôlez le conteur français Claude Seignolle*1, figé en meneur de loups.
  
C’est grâce à Pierre Dubois, journaliste à FR3 et grand amateur de folklore ellezellois, que Claude Seignolle et Jacques Vandewattyne vont se rencontrer.
«Dans Magie des villes et des campagnes tournées dans les environs de Lille, Hubert jouait le rôle du loup-garou, Claude Seignolle racontait et je peignais à l’huile tous les personnages mystérieux qu’il évoquait.
C’est ainsi que je suis resté en contact avec Seignolle et qu’il m’envoie tous ses bouquins.
Lorsque j’ai peint L’entrée du diable à Paris, j’ai commis une faute impardonnable : j’ai oublié l’ami Seignolle.
Je me suis fait houspillé d’importance ! Il m’envoya des poils de sa toison que j’ai été mis en demeure d’incorporer dans sa statue, le meneur de loup ! »
*1. Né en 1917, Seignolle s’est fait connaître en tant qu’ethnologue par ses enquêtes sur le folklore paysan en France, publiées en une douzaine de volumes.
En italique, texte de Jacky Legge, tiré de la plaquette « Sur les traces de Watkyne ».
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